L’École de travail social accueille des stagiaires de niveau post-doctoral qui travaillent sous la direction de l’un·e de nos professeur·e·s. Ici, nous présentons un aperçu de ces personnes et de leurs profils.
Nesrine Bessaïh (Ph.D.) est anthropologue, post-doctorante en travail social (UQAM) sous la direction de Maria Nengeh Mensah et professeure associée à l’Institut de recherche et d’études féministes (UQAM). Éco-féministe et spécialiste de la mise en pratique de l'intersectionnalité, son action et ses recherches s’inscrivent dans la justice reproductive, un domaine à la jonction de la justice sociale, du droit à la santé et des droits sexuels et reproductifs.
De 2004 à 2016, elle a été coordonnatrice des dossiers santé et pauvreté pour des fédérations féministes québécoises (Regroupement Naissance-Respectée et L’R des centres de femmes du Québec). Depuis 2018, elle est présidente de la Fédération du Québec pour le planning des naissances.
Elle a orchestré l’ouvrage collectif Corps Accord : Guide de sexualité positive (Éditions remue-ménage, 2019). Plus récemment, elle a signé l’entrée « Justice reproductive » dans Feu! Abécédaire des féminismes présents (éditions Libertalia, 2021) un dictionnaire des luttes féministes coordonné par Elsa Dorlin. Dans sa pratique de traductrice, elle a traduit la série illustrée d’Éloisa Aquino sur les artistes et intellectuelles queer du 20e et 21e siècle parue sous le titre Portraits d’illustres butchs (éditions sans fin, 2017). Elle travaille depuis 2020 à la Direction régionale de santé publique (DRSP) de Montréal dans l'équipe Populations racisées, immigrantes et issues des minorités ethnoculturelles (PRIME) et initie un projet d'intégration de l'analyse différenciée selon les sexes et intersectionnelle (ADS+) à la DRSP.
Sa thèse de doctorat, intitulée Négocier l'inclusion à travers la traduction et l'adaptation. Ethnographie d'un processus collectif de tradaptation féministe (2020), conjugue les études féministes, l'anthropologie et la traductologie. Elle y analyse les impacts de la co-existence de deux courants de rédaction inclusive (la rédaction non-sexiste et l’écriture neutre) sur le processus collectif et intersectionnel d’élaboration et de rédaction d’un livre dans le domaine de la santé et des droits sexuels et reproductifs. Dans un article publié conjointement avec Anna Bogic dans la revue TTR : traduction, terminologie et rédaction (2016), elle s’intéresse à l’évolution et l’usage de l’expression « Nous les femmes » à travers les traductions francophones de Our Bodies, Oursleves de 1970 à 2016 et met en évidence les tensions entre les volontés d’universalisme et les besoins de reconnaissance des identités situées. Son projet post-doctoral, soutenu par le Conseil de recherche en sciences humaines du Canada (CRSH), se penche sur les pratiques langagières émancipatrices mises en œuvre par des organismes ou des collectifs qui s’engagent pour la santé et les droits sexuels et reproductifs au sein de trois mouvements : le mouvement de santé des femmes, le mouvement LGBTQ+ et le mouvement de Justice reproductive.